11 avr. 2010

Terre & Eau


Les « racines » s’enracinent doucement dans la terre du temps. Quelques vrilles s’étendent dans l‘eau, cherchant le sec, la survivance. Le temps s’ancre dans les creux, les visages, les ferrailles. A travers la rouille qui se fait chair, il cherche à délivrer un message. « Temps je suis. Je suis poussé depuis mes débuts par une lame franche, ouverte, qui tranche le fil de tout ce qui Est. Ne cherchez pas à me comprendre: je suis la source de toute votre incompréhension. Je suis le mal-être lui-même, son summum. Je brûle sur la broussaille des jours. Je règne sur le Néant. Vous êtes poussière de sable au coin de mon Oeil-de-Rien » .
Les sculptures, en attente, encore infinies, grimpent sur des mâts solitaires. S’accrochent ou glissent. Elles ne sont pas immobiles. Leur pelage imparfait, à demi-rouillé, à demi-nu, rend le toucher impossible. Toucher, c’est voler un peu de leur peau encore fragile. Un peu de rouille sur les doigts et c’est la mort de l’empreinte. La peau c’est l’âme.

["les sculptures rouillent aux abords de l’atelier" (extrait), Stephen Vincke 2008-2009]

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